25 Oct 2013

Concertations Nationales 1/6 : Le discours de Kabila au Senat


On a beaucoup entendu parler des concertations Nationales en RDC, avant, pendant et après leur tenue. On savait déjà quelles étaient les conclusions de ces concertations avant, pendant et après leur tenue. Quelques modifications par-ci par-là mais en gros c’est bien ce qu’on savait qui serait qui est.

So discours parle de la création d’un gouvernement d’union nationale, de la poursuite du processus électoral et du maintien des institutions provinciales actuelles jusqu’à leur tenue. Il parle aussi de compléter l’arsenal juridique en matière de décentralisation, de la lutte contre la corruption (il entend nommer un conseiller principal en la matière). Il touche légèrement aux questions de protection sociale, de rapatriement des dépouilles mortelles d’anciens dirigeants et de l’ordonnance de grâce présidentielle.

Puisque la matière couverte est assez large et que nos compatriotes ont pris plus d’un mois à en débattre, je pense ne pas pouvoir tout couvrir dans un article unique. Je me propose d’écrire un ou deux articles la semaine, couvrant chacun un aspect de ce discours. Je vais nommer la série « Soraya et les Concertations Nationales de 2013 ». Je ne veux pas être de mauvaise augure, mais je trouve prudent de d’identifier ces concertations-ci pour qu’elles ne soient pas confondues avec d’autres concertations qui pourraient venir. Aujourd’hui je donne une impression d’ensemble avant d’entrer dans le vif du sujet, point par point.

1. D’abord je tiens à souligner que j’ai toujours soutenu l’idée des concertations puisque c’est une démarche normale dans une situation de contestation des résultats électoraux (voir le point un du paragraphe "what to do" de cet article) mais je me suis inscrite en faux dès le mois d’avril 2013 quand il m’est apparu que ces concertations n’étaient pas nationales mais une sorte de caucus de la majorité présidentielle avec quelques invités de la société civile. Des concertations sans garanties réelles permettant à l’opposition civile et armée, et à toute une panoplie de parties prenantes de participer ouvertement et librement aux échanges, ne peuvent être qualifiées de nationales.

2. Ensuite je me pose la question sur la place des recommandations nationales vis-à-vis de la constitution et des lois existantes de notre pays. Pourquoi certaines recommandations des concertations sont anti constitutionnelles et restent adoptées par les plénières ? Quels intérêts visent-elles si elles ne s’alignent pas à la loi suprême votée à 80% par referendum ?

3. Ceci m’amène au troisième point : quelle est la légitimité de ces assises ? au nom de quoi une poignée d’individu convoqués par invitation, peuvent-ils décider pour tout un peuple, en marge des institutions établies ? Si la légitimité de ces institutions est remise en question alors la légitimité de Kabila lui-même en tant que Président est à remettre en question.

4. Je me pose aussi la question de l’ordre du jour. J’étais à Kinshasa en début Septembre et je sais que l’ordre du jour ainsi que les thématiques développées étaient préétablis. Qui a établi l’ordre du jour ? On sait tous que celui qui décide de l’ordre du jour contrôle les résultats.

5. Ceci est mon introduction à la série qui va suivre, je reviendrais souvent sur ces questions et à la fin de la série je ferais une synthèse d’ensemble. Le premier point de la série sera la critique analytique de l’idée d’un gouvernement d’union nationale. C’est une idée folle et absurde. Je vous dirais pourquoi.

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