16 Dec 2012

Ce que je pense du discours du Président Kabila sur l'etat de la nation




Hier j’ai suivis le discours du Président Kabila à la télévision nationale le discours sur l’état de la nation prononcé ce samedi 15 décembre au Parlement, et j’étais déçue, pour dire le moins.

Ce discours intervient à un moment ou l’heure est très très grave. Le pays est en guerre. Près de trois quart d’un million des congolais vivent en déplacés, Goma et quelques localités autours sont en danger d’être envahis. Une insécurité endémique sévit dans l’Ituri, à Fizi des rois de guerre règnent en maitre absolu sur des portions du territoire national, disposant du droit de vie ou de mort sur les habitants. Des exactions terribles sont commises surtout au Nord et Sud Kivu d’où j’écris ces lignes.

En plus de cette situation de crise que nous connaissons, le Congo vit une pauvreté extrême. D’âpres le Professeur Collier le Congo a besoin de cinquante années de paix continue pour atteindre son niveau de croissance de 1960 ! Que nous évaluions le développement sur des critères keynésiens ou Haquiens, les Congolais sont parmi les personnes les plus pauvres au monde ! L’éducation, la sante, les infrastructures, l’emploi, Léau, l’électricité, tout traine dans le « bottom billion » ! Le pillage des ressources naturelles scandalise les plus capitalistes, surtout après l’explosion de l’affaire Getler !

Le discours larmoyant du Président Kabila, s’est focalisé sur la guerre du M23, le dernier des maux Congolais. Il nous a dit ce que nous savions déjà, à savoir que le peuple n’en pouvait plus d’attendre et que les chiffres sur la croissance ou l’inflation ne changeait pas leur quotidien. Il a dit que l’intégrité nationale était à mal. Il a dit que le M23 était soutenu par le Rwanda et qu’il y avait à craindre des visées de balkanisation. Le Président en a appelle à la cohésion nationale, il parle d’une offensive diplomatique, politique et militaire. Cette phrase répétée ad nauseum depuis avril dernier n’est qu’un slogan à mes oreilles puisque les actions, si il y en a, tardent à se produire.

Mais que faire pour sortir de la crise ? Ce que je n’ai pas vu dans ce discours, et que nous attendions surement tous, c’est un plan réaliste de sortie de crise. Pas seulement la rébellion du M23, mais une ou plusieurs actions positives qui pourraient mettre fin à la guerre. Du coté diplomatique il se vante des avancées vers l’établissement d’une force neutre mais la composition de la force neutre elle-même contient le Rwanda et l’Uganda. Neutre par rapport à qui si elle se compose de nos agresseurs ?

Du cote des efforts politiques, visant à regrouper les différentes tendances, il multiplie les frustrations en assignant officiellement ou officieusement les leaders de l’oppositions à résidence surveillée, en excluant les femmes du dialogue ou en ignorant carrément certaines composantes de la société civile locale. Du cote des efforts militaires, je n’ose même pas parler du scandale du général Amisi alias tango fort, ni des exactions commises par les FARDC au front !

Ce que nous attendions, c’est une vision positive, c’est un homme qui inspire confiance et qui nous dit que tout ira bien bientôt ! Encore une fois le président vient d’Etaler son manque total de leadership. Ce discours me déprime encore plus que la situation elle-même !

Que pouvons-nous attendre du Président Kabila ? Eh bien, rien ! Il continuera à discuter avec nos agresseurs, il continuera à ignorer le développement sous prétexte que nous sommes en guerre. La misère et le désespoir qu’elle entraine continuerons a figurer au nombre des causes de l’enrôlement des jeunes incompétents dans une armée des pilleurs et violeurs. Si ces jeunes avaient le choix en matière d’éducation, de la santé et de l’emploi, peut-être serviraient-ils leurs pays utilement. Le budget de l’exercice prochaine a été adopte et sans grande surprise il n’y a pas beaucoup de changement.

On continuera à dépendre de l’étranger, des ONG et des confessions religieuses pour l’éducation et la sante. Su cote des infrastructures, nous continuerons à dépendre des pilleurs de nos ressources. Aucune initiative réellement gouvernementale. Il a aussi parlé de la commission des droits de l’homme. Je n’y crois pas, je n’attends rien de cette commission. Comment penser que le gouvernement est sincère dans ce pays ou la liberté d’expression, pilier de dénonciation des violations des droits de l’homme, est si fréquemment bafoué ? D’après nos amis de Journalistes En Danger, cette année a été une des pires en la matière. Je pense même que cet article me vaudra une interpellation a L’ANR !

Mes amis, mes compatriotes l’heure est grave… Ne comptons pas sur le Président Joseph Kabila, il n á aucune idée sur ce que nous devons faire, il attend de consulter quelques personnes pour qu’on lui souffle la bonne direction. Si nous voulons du changement, nous devons l’apporter nous-même.

Je sais que plusieurs d’entre nous appartiennent déjà à des mouvements qui visent à changer les choses au Congo. J’encourage toutes ces initiatives et espère que nous pourrons entrer en contact les uns avec les autres, de partout où nous nous réunissons, de partout où nous discutons, pour mettre ensemble nos têtes et produire un vrai plan de sortie de crise qui prend en compte le leadership a la tête de l’État, les incursions répétitives de nos voisins à l’Est, la pauvreté extrême dans laquelle les Congolais vivent, les violation flagrantes des droits de l’homme par l’armée, le gouvernements et autres organes étatiques qui aujourd’hui servent à maintenir quelques personnes au-dessus de nos lois, et autres problèmes qui nous touchent vraimement, qui nous touchent partout où nous sommes, qui nous touchent tous les jours. Bientôt, par nos efforts conjoints, les choses seront différentes, bientôt le Congo sera libre, souverain et fort.


10 Sept 2012

Innedit: Questionaire du National Democratic Institute



NATIONAL DEMOCRATIC INSTITUTE
Questionnaire/Jeunes femmes en DRC
Septembre 2012

NDI: QUI ETES VOUS?
SAS: Soraya Aziz Souleymane est une académicienne montante et une professionnelle prometteuse au sein de l’industrie minière aussi bien que dans la sphère des agents de développent en RDC. Elle est le Manager en charge du développent communautaire de Banro, Une compagnie minière Canadienne opérant dans les provinces du Maniema et au Sud Kivu en République Démocratique du Congo.
En juillet 2011 elle a reçu le British Chevening Scholarship. Elle est détient une Maitrise en Développent de l’Institut de Recherche en Développent (IDS) opérant dans les murs de University of Sussex aux Royaumes Unis. Cette maitrise vient compléter un diplôme de troisième cycle en Relations Internationales (spécialisé en Résolution des Conflits et Diplomaties), obtenu au Kenya. Elle a acquis une base en Doit Public après un passage de trios and à l’Université Catholique de Bukavu. La plus part de ses ouvrages académiques concernent la résolution des conflits et la gouvernance en RDC.
A 29 ans, elle a été couronnée Miss Leader DRC, une compétition organisée par la Société Civile Congolaise a Kinshasa en Mars 2011. De part la nature de son travail, Soraya parle couramment 6 langues et dialectes, parmi lesquels le Kiswahili, le Français, l’Anglais et le Lingala. Elle aime faire la cuisine, lire et écrire.

NDI: DECRIVEZ LES ASSOCIATIONS OU GROUPES AU SEIN DESQUELS VOUS ETES ACTIVEMENT IMPLIQUEE:
SAS: Je travaille actuellement comme Manager des Relations Communautaire d’une compagnie minière du nom de Banro Corporation Cette compagnie œuvre dans les provinces du Sud Kivu et du Maniema, situées à l’est de la DRC. Le département que je chapeaute est en charge de la gestion d’impactes sociaux dans les communautés au sein desquelles elle opère. Je travaille aussi à la maximisation des opportunités apportées par la présence de la mine au sein de la région. Certaines de mes activités incluent le développent communautaire, la relocalisation, la création des modes de vie alternatifs etc.

Je suis aussi membre du comité directeur du Réseau des Femmes Médecins pour le Développent Intégral (RFMDI), une organisation regroupant des professionnelles de la santé et visant la promotion de la santé en milieu rural. La présence d’une Spécialiste en Développement parmi des femmes médecins fait de cette organisation, exclusivement composée des femmes, un organe efficace pour véhiculer notre vision d’une manière genrée et de façon à bénéficier aux plus pauvres. Certaines de nos activités incluent la campagne d’information contre le HIV/SIDA, la campagne d’information pour la santé reproductive, des consultations gratuites et la prévention des maladies des mains sales ou des infections sexuellement transmissibles. A ce jour, l’association est entièrement financée par les contributions des membres.

NDI: AVEZ-VOUS DES IIDEES OU DES REFLECTIONS SUR LE FUTUR DE LA RDC?
SAS: Je pense que le peuple Congolais mérite un pays plus fort et prospère, promettant un avenir meilleur pour tous ses enfants. Les Congolais aiment profondément leur pays et sont prêts à travailler à sa reconstruction. Néanmoins, ils sont pour la plupart déçus par les échecs successifs du passé qui caractérisent l’histoire du pays depuis 1885. Cette déception, couplée a la suppression de certains droits humains et Civiques a rendu un certain nombre de Congolais réticents et sceptiques quand a la participation des efforts de reconstruction nationale (ou a l’absence de ces efforts).

L’avenir de la RDC peut sembler incertain pour des personnes venant de l’extérieur mais de mon point de vue, il est aussi sombre ou aussi brillant que les Congolais l’envisagent. Avec un leadership fort, rassembleur et cohésif, qui pourrait unir les citoyens derrière une vision forte et claire, lequel attribuerait les responsabilités aux niveaux appropriés, et lequel garderait une relation de recevabilité avec le peuple souverain, les citoyens recommenceraient a espérer et a travailler ensemble. Je suis profondément convaincue que l’avenir de la RDC est toujours brillant, même au sein de ce qui semble être un brouillard épais d’incertitudes perpétuelles. Avec un leadership compétent, une vision claire et une politique plaçant la population en son cœur, un Etat de Droit, des efforts de rétablissement de l’autorité publique, l’avenir de la RDC a offre des possibilités positives illimitées.

NDI: QUE PENSEZ-VOUS NECESSAIRE POUR UN CHANGEMENT POSITIF?
SAS: Il est un certain nombre de chose qui doivent être faites pour un changement positif en RDC. Certaines sont des reformes politiques et d’autres incluent des programmes de restructuration économique ou des reformes sectorielles-Education, mines, infrastructures, etc. Le plus important est de mener ces reformes concomitamment et ce le plus tôt possible. Je peux toute fois dire que quatre reformes nécessites d’être implémentées urgemment ces reformes devraient viser les secteurs suivants : L’Education, La loi et l’autorité publique (domaine de la sécurité), les infrastructures de développent et enfin le domaine économique. En plus de ces reformes, il est grand temps que les citoyens Congolais quittent leur passivité et commencent à participer a la vie de leur nation.

A titre d’exemple : en matière de reforme économique, la taxation est un domaine d’importance capitale pour la RDC si jamais elle veut moderniser son économie. C’est seulement en créant, ou en restaurant un mécanisme réel de taxation que les politiciens se considèreront comme les mandatés qu’ils sont et que le peuple regagnera sa souveraineté. L’on pourrait objecter en disant que le peuple Congolais est trop pauvre pour payer ses taxes mais si l’argent de l’aide et des ressources naturelles qui pour le moment palie a des solutions au cas par cas (construction d’une école par-ci ou d’un centre de santé par-là) si cet argent donc, était utilisé a créer un système de gouvernance fort, avec les citoyens a son cœur et a sa tête, cela prendrais une seule génération pour établir un cercle glorieux.

NDI: SUR QUELLE EXPERIENCE VOUS FONDEZ VOUS POUR AVANCER CES IDEES?
SAS: Etant détentrice d’une maitrise en Développent et détenant un diplôme de troisième cycle en Relations Internationales, centrées sur la Résolution des Conflits et la Diplomatie, j’ai acquis certaines connaissances théoriques nécessaires pour analyser en profondeur les problèmes auxquels la RDC fait face dans sa lute pour une paix durable, un développent continu, une intégration régionale et un positionnement stratégique. J’ai aussi été exposée aux réalités de certains pays ayant fait face aux mêmes défis et les ayant surmontés. Ceci est très utile quand l’on doit proposer des solutions adaptées qui nourrissent mes idées sur la situation nationale.

Ayant une forte expérience en matière de développent et travaillant au sein de l’industrie minière, je peux voir comment tout les yeux se tournent vers la Compagnie pour résoudre les problèmes les plus basiques des communautés locales, du gouvernement provincial, les problèmes de leadership traditionnels, les attentes en matière d’infrastructure etc. J’ai aussi assiste a l’exode des intellectuels de leurs domaines respectifs, des agences gouvernementales, vers les ONG et le domaine minier. Cette situation qui peut être observée dans pratiquement tous les domaines (Santé, éducation, agriculture, ingénierie, économie etc.) ne laisse aucune représentation forte pour parler au nom du Gouvernement ou de la population au niveau local. Comme finalité, tout le monde y compris le gouvernement se tournent vers l’industrie des ressources naturelles comme étant la panacée.

NDI: AVEZ-VOUS DEJA INITIE DES PROJETS OU DES PROGRAMES POUR AIDER D’AUTRES CITOYENS CONGOLAIS?
SAS: Une partie de mon travail consiste à conseiller les Vice-présidents de la Compagnie sur les politiques qui pourraient avoir le meilleur impact pour la population au niveau local. Ceci va des petits projets de culture maraichère, des projets d’alphabétisation des adultes, au renforcement des capacités des business locaux ou de la création d’emploi a travers la ‘assistance a la création des fermes, la facilitation de la construction des infrastructures de l’éducation ou de la santé etc.
Comme volontaire, je conseille RFMDI sur des projets à impact rapide pour les femmes en milieu rural autours de Bukavu, chef lieu du Sud Kivu. J’ai aussi été volontaire pendant quatre ans chez TUMAINI, une association informant la population et promouvant les attitudes positives en face du VIH/SIDA. Je suis membre d’une organisation gérant un media social, a travers lequel j’ai appris (et continue d’apprendre) comment utiliser la technologie digitale moderne pour atteindre la population, particulièrement les jeunes, les enfants et ceux défavorisés par la société.

NDI: DE QUELLES QUALITES, D’APRES VOUS, SONT REQUISES POUR ETRE UN BON LEADER ?
SAS: Il est un bon nombre de qualités requises pour être effectivement leader. Bien que certaines qualités soient propres a certains défis ou encore a certains domaine du leadership, il est des qualités nécessaire pour tout type de leadership partout au monde :
- La confiance – un leader doit inspirer confiance
- Honnêteté- On doit pouvoir croire en un leader grace à son honnêteté
- Intégrité- Un leader se distingue par son intégrité impeccable
- Ethique- Un leader doit avoir être une personne adhérant une certaine étique, et avoir une haute moralité.

Pour moi, toutes les autres qualités que cette personne possède s’ancrent au sein de ces quartes pierres de l’angle pour résulter en un leadership effectif. Partant de ces qualités, on doit comprendre qu’un leader sera aussi une personne avec suffisamment de connaissances sur les problèmes auxquels font face les plus pauvres, puisque la vaste majorité des Congolais appartiennent a cette catégorie. Il/elle doit avoir des grandes aptitudes en communication et doit démontrer une certaine droiture afin d’inspirer les personnes autour de lui/d’elle, non seulement par ses discours mais aussi par ses actions.

De façon tout à fait idéale, un leader sera le plus proche possible des personnes qu’il/qu’elle est sensée guider. Si pas de proximité physique, alors (et c’es le plus important) il/elle doit partager leurs problèmes, leurs mode de vie, leurs peines et leurs espoirs.

Un bon leader est une personne avec une vision claire et suffisamment de bon sens pour accepter que l’organisation requiert une équipe avec ayant des compétences techniques, laquelle matérialisera le vison en un programme pouvant être implémenté. Cette personne est inclusive et donne a chaque membre se son organisation qu’il/qu’elle pilote un sentiment d’importance en soulignant la façon dont la contribution de chaque membre rapproche l’organisation de l’objectif ultime (connu et partagé par tous).

Un bon leader motive les membres de son organisation en réconciliant leurs réalisations personnelles aux objectifs de l’organisation. Il/elle prêche par l’exemple et a chaque instant s'assure de la continuité de la vision de son organisation au delà de son implication directe.
La version originale de ce questionnaire se trouve sur mon blog en Anglais: Soraya and the développement of the DRC