29 Oct 2013

Concertations Nationales 2/6: Reponse du CVD au discours du President Kabila


Ce discours pronnoncé par Monsieur* Jean Bertrand EWANGA ISEWANGA IWOKA au nom de la Coalison pour un vrai dialogue (coalision regoupant plusieurs partis de l'opposition) est disponible sur le site de Monsieur Vital Kamerhe (www.Vital-Kamerhe.com. Je le reprend ici comma la deuxieme partie a mon analyse du discours du President Kabila a la nation dans la mesure ou il contient plusieurs critiques pertinentes par rapport au gouvernement actuel et la creation d'un gouvernement d'union nationale. L'anticonstitutionalité y est soulignee ainsi que plusieurs autres violations majeurs des lois du pays.
Certaines critiques se basent sur ce que les auteurs ont etablis comme intentions du President Kabila et a ce titre ne m'engagent pas.
Dans mon article suivant je vais parler de la lutte contre la corruption et de la nomination de ce conseiller dont le President parle. Je vais decrire ce qui est fait ailleur, demontrer l'inneficaté de cette nomination, et proposer des pistes de solution plus realistes.


COALITION POUR LE VRAI DIALOGUE
EN RD. CONGO
Synergie des Forces socio-politiques

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA CVD EN RÉACTION AU
DISCOURS DU PRÉSIDENT KABILA DU 23 OCTOBRE 2013

Mesdames et Messieurs de la Presse,
La Coalition pour le Vrai Dialogue, CVD en sigle, véritable synergie des forces sociopolitiques congolaises, vous remercie pour avoir répondu à son invitation, à l’occasion de cette conférence de presse, au cours de laquelle elle entend communiquer sa réaction au discours du Président KABILA de ce mercredi 23 octobre 2013.
Il vous souviendra, en effet, qu’à l’issue des concertations nationales initiées et tenues conformément à la seule volonté de Monsieur KABILA, un rapport final comprenant 679 résolutions avait été rendu public. Ce rapport élaboré par les partisans de Monsieur KABILA avait conclu à l’échec de ce dernier dans tous les domaines de la vie et de la gestion de l’Etat durant ses 12 ans de pouvoir. Par une déclaration lue en son temps, la CVD qui avait pris acte du constat d’échec fait par les concertateurs, attendait le discours promis par Monsieur KABILA et dans lequel il devrait annoncer des décisions courageuses. Convaincue que Monsieur KABILA n’avait plus rien à donner et à entreprendre en faveur du peuple congolais, la CVD ne s’était pas laissée abusée car, rien de bon ne pouvait sortir de sa bouche, tant sa détermination est de laisser, après lui, un Congo exsangue, sonné et désuni, avec une population paupérisée à l’extrême.

Après avoir suivi Monsieur KABILA devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, je signale en passant que les Députés de la CVD n’y ont pas pris part, les appréhensions de la CVD se sont confortées et confirmées. Nous tenons à féliciter nos vaillants députés qui ont choisi contre vents et marrées à défendre les valeurs républicaines et l’intérêt général de la nation.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
Monsieur KABILA n’a fait que prendre acte du bilan de son échec établi par ses propres concertateurs. Il a reconnu notamment :

1. L’échec des négociations de Kampala et donc la poursuite de la guerre à l’Est.
Au moment où nous parlons, la guerre fait de nouveau rage à l’Est du pays sans que Monsieur KABILA ne se soit prononcé sur nos rapports avec les pays agresseurs qui avaient été nommément cités dans tous les rapports de la MONUSCO et des ONGs indépendantes ainsi que par ses Ministres notamment celui des Affaires Etrangères et de la Communication.
Le peuple attendait de Monsieur KABILA de clarifier ce point avec courage en désignant le chat par son nom, et en tirant toutes les conséquences. Que non ! C’est donc la poursuite des massacres, viols, pillages des ressources et autres déplacements massifs des populations. C’est aussi la perte du contrôle d’une partie du territoire national (Rutshuru et Nyragongo
au Nord-Kivu et l’Ituri dans la Province Orientale) à cause de sa politique empreinte de faiblesse.
Alors qu’avant de prendre ses fonctions, il a prêté le serment ci-après devant la Cour Suprême de Justice : « Moi, Monsieur Joseph KABILA, élu Président de la République Démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la Nation :
- d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République ;
- de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire ;
- de sauvegarder l’unité nationale ;
- de ne me laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ;
- de consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix ;
- de remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple, les hautes fonctions qui me sont confiée»

Il va de soi que logiquement Monsieur Joseph KABILA doit tirer les conséquences de son échec cuisant et s’impliquer à l’organisation du Vrai Dialogue, conformément à l’esprit et à la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil des Sécurité des Nations Unies.
Eu égard à ce qui précède, la CVD lance un appel patriotique à nos vaillants éléments des FARDC qu’elle soutient du reste sans réserve, à défendre coûte que coûte la patrie en repoussant l’ennemi jusque dans ses derniers retranchements.
Elle lance le même appel à l’ensemble du peuple congolais en général et à nos frères et soeurs du Nord-Kivu en particulier, à apporter aux éléments des FARDC tout le soutien nécessaire dont ils ont besoin pour l’accomplissement de cette mission.
C’est le lieu pour la CVD d’inviter la Communauté internationale dans son ensemble à travers la MONUSCO et la Brigade Spéciale d’Intervention à actionner profondément le mandat de cette dernière pour neutraliser toutes les forces négatives qui opèrent impunément à l’Est du pays, en ce compris le M23.
La CVD est convaincue qu’avec son mandat tel que décidé par la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Brigade Spéciale d’Intervention, sans interférences nocives de la timidité de la politique et de complicité interne, est capable de terminer sa mission dans un laps de temps court à l’instar de l’opération Serval au Mali, initiée par le Président français, Monsieur François HOLLANDE.
La CVD invite aussi le Gouvernement du Royaume de Belgique à s’assumer et à s’investir dans le retour de la paix en RDC comme l’a fait le Gouvernement français au Mali.

2. L’inadéquation entre la soi-disant amélioration du cadre macroéconomique et le vécu quotidien du citoyen congolais.
En effet, l’amélioration du cadre macro-économique, du reste sur papier, est aujourd’hui la réalisation qui permet à son pouvoir de bomber inutilement la poitrine. Maintenant que Monsieur KABILA lui-même reconnait l’absence d’impact de cette performance hypothétique sur la vie des congolais, alors que reste-t-il à dire ? C’est donc un échec cuisant.
Tenez :
- le taux de pauvreté se situe à plus de 75 % de la population.
- le taux de déperdition scolaire ainsi que celui de mortalité sont des plus forts en Afrique.
- la RDC est le dernier pays au monde sur le plan de l’indice de développement humain.

3. L’affairisme des officiers des FARDC et de la PNC.
En dénonçant ce fléau, Monsieur KABILA a oublié que c’est lui qui est le Commandant Suprême des FARDC et de la Police Nationale Congolaise et que, par ailleurs, c’est encore lui qui doit traduire les officiers véreux et affairistes en justice. Pendant qu’il déplore l’affairisme des officiers, il est le premier à leur accorder sa protection.
En effet, le procès CHEBEYA est truffé de pesanteurs artificielles dont il ne serait pas étranger. Les officiers vendeurs d’armes et munitions de guerre courent la rue sans procès. De même que ceux accusés des viols des femmes. Le procès lorsqu’il y en a tire indéfiniment en longueur sans aucun aboutissement heureux. Souvent Monsieur KABILA recourt à la suspension alors que tout le monde sait que la suspension d’un officier sans poursuites judiciaires n’est pas une sanction.
Sa simple déclaration d’affairisme au sein de l’armée est ni plus ni moins un aveu d’échec, de faiblesse et d’impuissance.
Quelle sanction a-t-il déjà prise à l’encontre des officiers congolais cités dans les rapports des experts des Nations Unies pour le commerce illicite des minerais à l’Est de la RDC, pendant qu’au même moment, leurs homologues du Rwanda avaient été immédiatement jugés et mis aux arrêts par les autorités rwandaises ? En RDC, la règle c’est l’impunité et la justice est un instrument dont Monsieur KABILA se sert pour régler des comptes aux adversaires politiques.

4. Le règne de la corruption, du détournement des deniers publics et de
l’impunité.
Après avoir dénoncé les fléaux de corruption, de détournements des deniers publics et d’impunité, tout ce que le Président KABILA a trouvé à dire, c’est de nommer un Conseiller Spécial du Chef d’Etat pour s’en occuper. Voilà ce qui explique que la RDC soit classée soit classée 1° pays le plus corrompu du monde ! Quelle honte ? Et c’est sous le règne de qui ? C’est de la poudre aux yeux car, où se trouve Monsieur KABILA pendant que nos concession minières sont bradées à vil prix par le Gouvernement de la République pour être revendues aussitôt à des prix mirobolants, souvent multipliés par 100 par rapport au prix d’achat et rapportant des sommes faramineuses qui échappent totalement au Trésor public, ne serait-ce qu’en termes de
fiscalité. Voilà qui explique en partie la fameuse amélioration du cadre macro-économique qui si jamais il y avait transparence, devrait avoir un impact réel sur le vécu des citoyens.
Il faut arrêter de tromper les congolais. Un Conseiller Spécial pour s’occuper de la corruption, des détournements des deniers publics et de l’impunité, mais où est passé le Procureur Général
de la République ? Qui le bloque ? Est-ce la loi ou les hommes forts ayant un intérêt ? A part les arrestations des politiciens de l’opposition, des hommes et femmes de la presse tenant un discours différent de celui du pouvoir, des activistes des droits de l’homme, le PGR arrête encore qui dans ce pays ? Que fait-il des étrangers connus de tout le monde et dont la profession est de piller constamment nos richesses ? Je vous renvoie, à cet égard, aux rapports de Global Wittness et de l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Koffi ANNAN.
En effet dans ce dernier rapport, sans risque d’être contredit, Monsieur Koffi ANNAN et son équipe affirment que sur quelques contrats examinés, la République Démocratique du Congo a perdu plus de 1 milliard 360 millions de dollars américains sans qu’une enquête ne soit diligentée par son Gouvernement.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
Le pays va mal. Et Monsieur KABILA, principal responsable de cette situation, ne le sait que trop bien. C’est pourquoi il l’a reconnu sans ambages dans son discours où il a fait siennes toutes les résolutions de ses propres concertateurs. Prisonnier de ses courtisans qui du reste sont les premiers bénéficiaires de la situation de non Etat créée par lui, Monsieur KABILA cherche du sang nouveau pour sa Majorité en perdition, en proclamant la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale.
Pour la CVD et sans nul doute, « les mêmes causes produisant les mêmes effets », il n’y a rien à attendre d’un tel gouvernement mis en place pour masquer ou, à tout le moins, chercher avec qui partager l’acuité et la gravité de son échec. C’est l’image d’un véhicule sans moteur qui n’ira nulle part malgré le changement de chauffeur, comme le disait YA MUNGUL de célèbre mémoire !
La CVD dit clairement ne pas être partie prenante à ce gouvernement. Elle en reste à l’écart et continue à évoluer dans l’opposition. Aussi curieux et alambiqué que cela puisse paraitre, Monsieur KABILA annonce, dans un même discours, la mise en place d’un Gouvernement de cohésion nationale et celle d’un Comité national de suivi des résolutions des concertations
nationales. Et, c’est à se demander si le Gouvernement issu des concertations nationales ferait autre chose que la mise en oeuvre et le suivi de l’exécution des résolutions du forum qu’il l’a nécessité.
Au fait, que veut dire « suivi des résolutions des concertations nationales » ? Si c’est leur exécution, alors le Gouvernement suffit ; si par contre c’est leur contrôle, il y aurait chevauchement avec l’Assemblée nationale qui a la mission constitutionnelle de contrôler l’Exécutif. C’est de la pure confusion traduisant le flou qu’il y a dans l’esprit de Monsieur KABILA. Bref, c’est l’absence de vision claire qui condamne le pays à une mort certaine.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
On ne le dira jamais assez, le discours de Monsieur KABILA est un flou artistique qui malheureusement cache mal l’intention première de son auteur : conduire la RDC dans un chaos pour se maintenir au pouvoir.
En effet, dans un même texte, Monsieur KABILA donne la succession des scrutins qui partirait de celles locales, municipales, urbaines, provinciales et sénatoriales ; il suggère en même temps les élections provinciales au scrutin indirect ; il annonce aussi le principe du recensement avant les élections ainsi que la nécessité d’organiser très rapidement les élections provinciales pour remplacer les assemblées provinciales et le Sénat actuel dépourvus de légitimité. Allez-y comprendre quelque chose !
C’est un flou savamment entretenu dans les buts de conduire tout le monde à la révision de la Constitution et de prolonger tous les mandats de 2011 à l’instar de ceux des Assemblées provinciales et du Sénat élus en 2006-2007 ou encore contourner astucieusement l’article 220 de la Constitution en instaurant une transition politique qui va remettre les compteurs à zéro et arriver en 2020 sans organiser les élections.
C’est inqualifiable pour un Président de la République de chercher à faire élire les députés provinciaux au scrutin indirect. Que devient alors le régionalisme constitutionnel adopté par le peuple au référendum de décembre 2005 ? La décentralisation est un principe fondamental de l’organisation du pouvoir et de l’administration de notre pays. Comment penser dès lors que les députés provinciaux soient sans attaches directes avec la population qu’ils sont sensés
représenter ? Tout pouvait sortir de la bouche du Président de la République sauf une telle idée. A la vérité Monsieur KABILA veut nous ramener, après avoir obtenu la modification de la Constitution, à un Etat unitaire centralisé où il se mettrait à acheter, à coup d’argent, les députés provinciaux pour se ménager une majorité parlementaire dans toutes les provinces. La CVD tire la sonnette d’alarme et invite le peuple congolais à protéger sa Constitution jusqu’à ce que Monsieur KABILA quitte le pouvoir en 2016.
Au lieu du scrutin indirect comme le suggère Monsieur KABILA, la CVD se prononce, par rapport à la réforme de la loi électorale, pour le scrutin au suffrage universel direct tant pour les députés provinciaux, les sénateurs que pour les gouverneurs des provinces. Ceci pour donner à tous les élus une base de légitimité suffisante et éviter que des personnes viennent siéger dans les
institutions à la faveur de l’âge, après avoir recueilli une seule voix ou après avoir acheté, à coup des billets des dollars, un nombre bien calculé des voix.

La CVD est pour le maintien de la proportionnelle qui garantit la représentation d’un plus grand nombre et s’engage à oeuvrer avec les autres forces politiques et sociales pour qu’il en soit ainsi. La CVD réitère sa position en matière électorale, laquelle consiste à poursuivre le cycle commencé en 2011 par l’organisation et la tenue des élections provinciales et sénatoriales ainsi que celles des gouverneurs des provinces dans le courant de 2014, avant de finir par les autres élections. Enfin et sous ce même registre des élections, la CVD affirme que le mandat de Monsieur Joseph KABILA se terminera le 19 décembre 2016. L’élection présidentielle pour sa succession sera organisée 90 jours avant cette échéance, conformément à la Constitution. La CVD invite le peuple congolais à y veiller de manière particulière et le cas échéant, à faire application de l’article 64 de la Constitution.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
La CVD a été très amusée d’entendre Monsieur KABILA, dans son discours, dire et répéter qu’il « enjoint aux institutions » (Sic !). Mais dans quel Etat sommes-nous finalement ? Un Etat où le Président de la République peut enjoindre au Parlement et au pouvoir judiciaire ? Notre pays s’appelle-t-il encore République Démocratique du Congo ou que Monsieur KABILA lui a changé de dénomination à l’insu de tout le monde.
Le moins que l’on puisse en déduire est que Monsieur KABILA n’est pas un démocrate. C’est un dictateur qui se cache mal derrière un semblant de démocratie. C’est pourquoi et comme pour se moquer du Sénateur Jean Pierre BEMBA, il affirme sans ambages enjoindre à son gouvernement de s’occuper de son cas, sans dire s’il s’agit de prendre en charge les frais de sa défense ou s’il s’agit de négocier quoi que ce soit avec la Cour Pénale Internationale ? Dans cette dernière hypothèse, que fait-il de l’indépendance de la Cour Pénale Internationale ? Nous aurions voulu le voir préciser sa pensée pour lever toute équivoque car, il n’est pas bon de faire espérer quelqu’un d’une mission impossible. Les promesses en politique n’engagent malheureusement que ceux qui les entendent et non ceux qui les font, dit-on. La CVD n’est pas dupe à ce point car, il s’agit d’une simple affirmation de charme.

La CVD l’a entendu dire aussi qu’il avait signé, le matin du jour de son discours, une ordonnance portant mesure collective de grâce. A la publication, par la presse, de cette ordonnance intitulée abusivement et pompeusement comme portant mesure collective de grâce, il n’en était rien. Il s’est agit plutôt d’une ordonnance portant remise des peines et non mesure collective de grâce. Les collègues qui ont cru naïvement en Monsieur KABILA n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ils apprennent ainsi à connaître l’homme et son jeu peu sincère. Si le premier acte posé par Monsieur KABILA n’est pas conforme à la volonté des concertateurs, que dire alors de la suite, surtout que lui-même vient d’en rajouter avec notamment les élections indirectes des députés provinciaux.

Enfin, la CVD prend acte de la recomposition de la scène politique congolaise composée désormais d’une majorité présidentielle requalifiée (Mpr) dont le programme commun est constitué par les 679 résolutions issues des concertations nationales et l’opposition constituée des partis politiques qui n’ont pas pris part à ces assises en même temps qui n’adhèrent et ne soutiennent pas le programme de la nouvelle majorité. Car, selon la loi portant statut de l’opposition, on ne peut pas à la fois faire partie d’un gouvernement ou soutenir son programme d’une part et d’autre part appartenir à l’opposition. Les choses sont donc bien claires.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
Avant de clore mon propos, je voudrais fixer les idées sur l’essentiel du message de la CVD :
1. Les concertations nationales ont eu pour seul mérite de dire haut et fort que le bilan de 12 ans de la gestion du pays par Kabila est négatif. Ce dernier a échoué sur toute la ligne ;
2. Les concertations nationales elles-mêmes, par rapport à son double objet principal, à savoir la cohésion nationale et la fin de la guerre, sont aussi un échec car à leur issues, il n’y a eu ni cohésion nationale, ni fin de la guerre à l’Est, ravivée par elles ;
3. La CVD invite instamment Monsieur Joseph KABILA et sa majorité présidentielle requalifiée à s’impliquer dans le Vrai Dialogue tel que prévu par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et la Résolution 2098 du Conseil Sécurité des Nations Unies, avant qu’il soit trop tard ;
4. La CVD invite le peuple congolais a constaté avec lui que Monsieur Joseph KABILA offre un flou artistique ; il n’a pas de vision claire pour le Congo, sinon que se maintenir au pouvoir pour le pouvoir et par la force. Il conduit le pays à une dérive certaine ;
5. La CVD invite encore le peuple congolais à se lever comme un seul homme pour défendre la patrie en danger. A cet égard, elle demande de donner à nos FARDC tous les soutiens nécessaires pour bouter les ennemis hors du territoire national ;
6. Enfin, la CVD demande à la Communauté Internationale, particulièrement à la Brigade spéciale de la Monusco et au Royaume de Belgique de s’impliquer sans atermoiement dans la lutte pour la libération du Congo à l’instar de ce que les Français ont fait au Mali, à l’Ituri et s’apprête à le faire en République Centrafricaine.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
La CVD vient de vous communiquer l’essentiel de sa réaction au discours de Monsieur KABILA de ce mercredi 23 octobre 2013. Elle vous rassure qu’elle n’a pas vidé la matière, si bien qu’elle se réserve le droit d’y revenir à tout moment pour parfaire l’exercice. A ce stade, nous pouvons nous contenter de ce qui vient d’être dit.
Je vous remercie et me tiens, avec mes collègues ici devant, à votre disposition pour répondre à vos questions éventuelles.

Fait à Kinshasa, le 26 octobre 2013.

POUR LA COALITION POUR LE VRAI DIALOGUE
Honorable Jean Bertrand EWANGA ISEWANGA IWOKA

*Desormais j'appelerais les "honnorable" et les "excellences" par leurs nom, en les precedent d'un polit "monsieur". Les seuls honorables seront les personnes qui se comportent honoablement, et les seulles excellences seront celles qui se distinguent par leurs devouement et efficacité. N'en deplaise aux membres du parlement et du gouvernement. Soraya

25 Oct 2013

Concertations Nationales 1/6 : Le discours de Kabila au Senat


On a beaucoup entendu parler des concertations Nationales en RDC, avant, pendant et après leur tenue. On savait déjà quelles étaient les conclusions de ces concertations avant, pendant et après leur tenue. Quelques modifications par-ci par-là mais en gros c’est bien ce qu’on savait qui serait qui est.

So discours parle de la création d’un gouvernement d’union nationale, de la poursuite du processus électoral et du maintien des institutions provinciales actuelles jusqu’à leur tenue. Il parle aussi de compléter l’arsenal juridique en matière de décentralisation, de la lutte contre la corruption (il entend nommer un conseiller principal en la matière). Il touche légèrement aux questions de protection sociale, de rapatriement des dépouilles mortelles d’anciens dirigeants et de l’ordonnance de grâce présidentielle.

Puisque la matière couverte est assez large et que nos compatriotes ont pris plus d’un mois à en débattre, je pense ne pas pouvoir tout couvrir dans un article unique. Je me propose d’écrire un ou deux articles la semaine, couvrant chacun un aspect de ce discours. Je vais nommer la série « Soraya et les Concertations Nationales de 2013 ». Je ne veux pas être de mauvaise augure, mais je trouve prudent de d’identifier ces concertations-ci pour qu’elles ne soient pas confondues avec d’autres concertations qui pourraient venir. Aujourd’hui je donne une impression d’ensemble avant d’entrer dans le vif du sujet, point par point.

1. D’abord je tiens à souligner que j’ai toujours soutenu l’idée des concertations puisque c’est une démarche normale dans une situation de contestation des résultats électoraux (voir le point un du paragraphe "what to do" de cet article) mais je me suis inscrite en faux dès le mois d’avril 2013 quand il m’est apparu que ces concertations n’étaient pas nationales mais une sorte de caucus de la majorité présidentielle avec quelques invités de la société civile. Des concertations sans garanties réelles permettant à l’opposition civile et armée, et à toute une panoplie de parties prenantes de participer ouvertement et librement aux échanges, ne peuvent être qualifiées de nationales.

2. Ensuite je me pose la question sur la place des recommandations nationales vis-à-vis de la constitution et des lois existantes de notre pays. Pourquoi certaines recommandations des concertations sont anti constitutionnelles et restent adoptées par les plénières ? Quels intérêts visent-elles si elles ne s’alignent pas à la loi suprême votée à 80% par referendum ?

3. Ceci m’amène au troisième point : quelle est la légitimité de ces assises ? au nom de quoi une poignée d’individu convoqués par invitation, peuvent-ils décider pour tout un peuple, en marge des institutions établies ? Si la légitimité de ces institutions est remise en question alors la légitimité de Kabila lui-même en tant que Président est à remettre en question.

4. Je me pose aussi la question de l’ordre du jour. J’étais à Kinshasa en début Septembre et je sais que l’ordre du jour ainsi que les thématiques développées étaient préétablis. Qui a établi l’ordre du jour ? On sait tous que celui qui décide de l’ordre du jour contrôle les résultats.

5. Ceci est mon introduction à la série qui va suivre, je reviendrais souvent sur ces questions et à la fin de la série je ferais une synthèse d’ensemble. Le premier point de la série sera la critique analytique de l’idée d’un gouvernement d’union nationale. C’est une idée folle et absurde. Je vous dirais pourquoi.

23 Oct 2013

Que doit-on attendre de la brillante présentation de Matata Ponyo au Chicago Council on Global Affairs?


En date du le 9 octobre 2013 a l’occasion du 9ème Forum Bisannuel ‘US-Africa Business Summit’ tenu à Chicago, le Premier Ministre Congolais (RDC) Mr. Matata Ponyo a présenté au ‘Corporate Council on Africa’ un portrait Congolais très diffèrent de l’image que la plupart des investisseurs Américains se font du Congo. Cette image a probablement agréablement surpris l’audience, a ravi les Congolais et a apporté une note positive sur l’actualité du pays. Mais que peut ont vraiment attendre de ce discours ?

Je pense que le Premier Ministre a préparé un puissant discours médiatique, mais pour une audience avisée, ce discours risque de ne pas attirer l’investissement escompté puisqu’il manque certains aspects substantiels importants pour créer la confiance nécessaire au sein des groupes d’investisseurs. Le discours lui-même s’est articulé sur cinq points principaux, à savoir la Sécurité des biens et des personnes (en rapport avec la guerre au sud du Nord Kivu), la gouvernance dans le domaine des ressources naturelles, l’énergie, la sécurité juridique des investisseurs économiques et les améliorations dans le secteur du transport.

Avant de critiquer le contenu du discours, je tiens à préciser que je soutiens les efforts du Gouvernement sous le leadership de son chef, Monsieur Matata Ponyo (et non Monsieur Kabila, je souligne !) mais je reste quelque peu sceptique quant aux attentes qu'il a pretendument suscité chez certains de mes compatriotes que j’estime un peu trop optimistes (cet article et celui-ci sont quelques exemples) . Le climat des affaires ne se construits pas par des discours. Les discours, pour présenter un climat d’affaire attrayant pour les investisseurs étrangers, doivent suivre des réalisations concrètes sur terrain et non pas les précéder. Parler des reformes est une bien bonne chose, mais la plus part de ces réformes ont déjà eu lieu avant le Gouvernement Matata et certaines réformes sont encore en voie d’être finalisées. C’est donc un effet de « déjà vu » plutôt qu’une surprise agréable que ces mots on suscité. Les investisseurs ont besoin d'exemples d'autres investisseurs qui ont reussit au COngo avant de se lancer.

S’agissant des reformes sécuritaires, il parle des accords d’Adis Abeba. Dans ces accords le Gouvernement prend plusieurs engagement mais n’en initie finalement que très peu. L’armée reste une institution prédatrice qui consomme beaucoup et rend très peu service à la nation qu’elle est sensée défendre. La même chose vaut pour les reformes en matière de sécurisation juridique. Plusieurs accords ratifiés mais très peu de mécanisme de mise en œuvre au niveau local.
Le manque de réalisation des engagements pris reste aussi à déplorer en matière de gouvernance. Avec le scandale Getler et les publications de l’EITI, un doute persiste sur la situation réelle de la transparence dans le secteur minier. Un récent rapport indique que seuls 15% des minerais congolais passent par les voies officielles. (Je critique la conférence sur la transparence minière tenue à Lubumbashi en Janvier 2013 dans un article précèdent)Nomer des exemples positifs concrets d'investisseurs industriels Nord Americains operant a l'est du Congo tels Banro et Tenke Fungurume aurait eu un plus grand impact.

Les défis énergétiques sont énormes, il le reconnait, et il brosse une liste des programmes mis en œuvre pour palier a cette carence. Ici au moins les projets nommés sont réels. Il aurait cependant du souligner que le secteur de l’énergie lui-même a récemment été libéralisé et que l’investissement privé est le bien venus. Avec des investisseurs Americains dans la région, tels que Symbion a Kigoma/Tanzanie, les possibilités de partenariat privé-publique dans la distribution de ces services s’ouvrent. . Je déplore aussi qu’il n’ait pas souligné le potentiel qui existe à lier les projets des infrastructures tels que l’énergie (Ruzizi) et le transport (Via le Rwanda et l’Uganda) à la paix et la stabilisation du Kivu. Une inventive dont les 3 pays bénéficieraient bien.

Une avancée réelle dans le domaine des infrastructures est la réouverture des axes nationaux et le balisage des fleuves et des rivières dans leurs parties navigables. Ceci s’aligne parfaitement aux efforts de développement du secteur agricole. Cependant ces infrastructures restent toutes tournées vers Kinshasa et ne sont pas liées aux axes internationaux. Un exemple simple serait la liaison des routées nationales 2 et 5 au port de Kalundu (Uvira/Sud Kivu) qui lui-même serait développé pour accueillir toutes les cargaisons Congolaises du port de Dar Es Saalam. (Solutions que j'explore dans cet article)

Ce discours est un premier pas, et pourrait être considéré comme un premier brouillon nécessitant plusieurs mises à jour avant d’en arriver au document final. Il reste néanmoins le premier brouillon depuis plusieurs décennies et il redonne espoir. On sent une volonté réelle du chef du gouvernement Congolais a réinstaurer les piliers nécessaires au développement durable, basé non pas sur l’aide (que je condamne ici) mais sur les rapports dignifiant des partenariats économiques d’égal a égal. La meilleure façon d’attirer l’investissement étranger reste à mon avis le renforcement et la promotion l’investissement local. Si les opérateurs locaux en arrivent à opérer dans un environnement saint, les opérateurs internationaux le verront, et seulement alors un discours charmeur pourrait les encourager à investir gros au Congo.

Condensé allocution Joseph Kabila devant le Congrès ce 23 octobre




RDC: Joseph Kabila dévoile une série des mesures.

En attendant le script de l’allocution du Chef de l’Etat, voici quelques mesures annoncées par le Chef de l’Etat:
Kabila annonce un gouvernement de cohésion nationale

« Un gouvernement de cohésion nationale sera bientôt mis en place », a annoncé mercredi 23 octobre le président de la RDC, Joseph Kabila qui s’exprimait devant le Congrès composé de deux chambres du parlement : l’Assemblée nationale et le Sénat.

Le chef de l’Etat congolais a dévoilé une série de mesures qui répondent aux recommandations formulées lors des concertations nationales.
Le gouvernement de cohésion nationale qui sera bientôt mis en place sera composé de représentants de la Majorité présidentielle, de l’Opposition politique et de la Société civile, a dit Joseph Kabila Kabange (JKK). Ce gouvernement aura pour mission : rétablir la paix, restaurer l’autorité de l’Etat, consolider l’unité nationale, appuyer le processus de décentralisation et l’organisation des élections et améliorer les conditions sociales des populations.
Il est vrai que la démocratie est symbole du multipartisme mais il est aussi vrai que le besoin de sauver la nation et de renforcer la cohésion nationale nous pousse à nous réunir et à être ensemble. Pour changer la nation, nous devons nous même changer, a soutenu Joseph Kabila.

Dans le domaine électoral.

S’agissant du processus électoral, Joseph Kabila invite la CENI à présenter au Parlement le calendrier électoral et de poursuivre le processus en organisant les élections urbaines, municipales et locales.
Il a par ailleurs invité le législateur à examiner la possibilité, pour les circonscriptions électorales ayant plus au moins trois sièges, de réserver un siège à la seule compétition électorale aux femmes.
En outre, pour crédibiliser les élections à venir les concertateurs ont recommandé le recensement général de la population, a affirmé JKK.
Quant au Sénat et aux Assemblées provinciales actuelles issues des élections de 2006, Joseph Kabila estime, conformément à la Constitution de la République, les maintenir jusqu'à l'installation des institutions semblables issues des élections.
Le Parlement a été invité à mener de réflexion sur le système électoral spécialement en ce qui touche à la proportionnelle.
Quant aux partis politiques, Joseph Kabila les a invités à présenter sur leurs listes de candidats au moins 30% de femmes.

Décentralisation

Au sujet de la décentralisation, Joseph Kabila demande au Parlement de compléter l'arsenal juridique en la matière.
Par ailleurs, Joseph Kabila a annonce la mise en place progressive de nouvelles provinces.

Pourparlers de Kampala

Concernant les pourparlers de Kampala entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, le chef de l’État congolais a rappelé que « prévues pour quelques semaines, ces discussions durent depuis déjà 10 mois sans perspective immédiate des conclusions ».
« Le gouvernement congolais ne peut pas transiger sur les conditions d’amnistie et de réintégration dans l’armée des récidivistes impénitents », a dit JKK. Toutefois, le Gouvernement reste « ouvert au dialogue ».
Kabila invite les groupes armés à déposer les armes et les Officiers congolais à servir le Drapeau.
Quant aux groupes armés nationaux et étrangers (Y compris le M23, Ndlr) que les Concertations nationales ont recommandé d’éradiquer, Kabila dit « souscrire sans réserve » à cette recommandation.
La quête de la cohésion nationale n'est pas synonyme d'impunité. « Ils doivent déposer les armes et se rendre ou ils y seront contraints par la force ».
Joseph Kabila, tout en reconnaissant la montée en puissance des Forces armées de la RDC, a invité les officiers à ne plus servir deux maîtres : le Drapeau et l’affairisme. « Lorsqu’un officier sert ces deux maîtres, le premier en pâtit », a dit JKK.
Création du Comité de suivi des concertations nationales
Pour assurer le suivi des mesures qu’il a prises à la suite des recommandations des concertations nationales, Joseph Kabila a mis sur pied un « comité national de suivi des concertations nationales ».
Cet organe d’un mandat d’un an, renouvelable autant de fois qu’il le faut, sera placé sous la direction des présidents de deux chambres du Parlement qui ont codirigé les Concertations nationales.

Autres mesures

Joseph Kabila invite les différents responsables des Institutions à déclarer leurs avoirs. Il promet de lutter contre la corruption : je nommerais un conseiller spécial chargé de la corruption qui aura pour mission de faire un monitoring des patrimoines et versements des deniers publics.

Dans le domaine de la protection sociale, Joseph Kabila annonce : désormais les vieillards, les orphelins et les enfants dits sorciers doivent bénéficier d'une protection particulière des autorités tant centrales, provinciales et locales.

Joseph Kabila annonce le rapatriement des dépouilles mortelles de feu Maréchal Mobutu Sese Seko et de l'ancien premier ministre Moïse Tshombe et cela en accord avec leurs familles respectives.
Joseph Kabila a annoncé la signature ce mercredi 23 octobre 2013 de l'ordonnance portant mesure de grâce.

C’était en présence de Son Excellence Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo et de Madame Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine. Le Rapporteur de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Son Excellence Jean-Pierre Kalamba, a représenté l’Institution électorale.

Jean-Baptiste ITIPO
Directeur de Communication
CENI/RDC.

Ce documment est un document publique de Jean-Baptiste ITIPO, Directeur de Communication, CENI/RDC. Je l'ai eu par email. Il va sans dire que cet article ne m'engage pas et que toute question devrait lui etre directement posee.

21 Oct 2013

Bienvenue a @TRCongoDiaspora!


J’ai agréablement reçu la notification Twitter selon laquelle j’étais à présent “suivie” par @TRCongoDiaspora. Un rapide coup d’œil a leur bio m’a informée que c’est le compte officiel de la Table Ronde Annuelle du Gouvernement de la RDC-Diaspora, basé à Bruxelles en Belgique.
Surprise agréable parce que cette initiative est plus que due. Je n’ai jamais eu cesse de répéter que le Gouvernement Congolais devait impérativement et de toute urgence enter en contact avec les Congolais de la Diaspora pour l’intérêt du pays et de ses citoyens, ou qu’ils soient. Cependant j’ai aussi note certaines considérations que je voudrais ici partager.

D’abord l’appellation du compte. Cette appellation suggère que ce compte va twitter uniquement en rapport avec cette table ronde. Mais d’après leur site, (Tableronde_diaspora.org) il semble que l’étendue des activités va bien au-delà de l’évènement lui-même et s’inscrit dans le cadre du tissage et du raffermissement des liens entre le gouvernement et la diaspora, et pas seulement la diaspora du Benelux mais la diaspora Congolaise dans son ensemble, y compris celle vivant dans les pays limitrophes.
Ensuite les raisons pour lesquelles le gouvernement décide de se rapprocher de la diaspora. D’après le site, je cite:
“La population Congolaise vivant hors du territoire national est nombreuse et active, mais force est de constater que sa connexion avec la patrie mère semble à ce jour encore faible et insuffisante pour entretenir un lien filial intense entre le pays et ses enfants de la diaspora”
Cette affirmation n’a rien de véridique dans la mesure ou la diaspora Congolaise est une des plus actives en Europe ou en Amérique du nord et leur mobilisation pour le Développent du Congo est remarquable. Il est vrai que j’ai souvent critiqué les méthodes que certains de nos “combattants” utilisent pour sonner l’alarme et attirer l’attention sur des problèmes cruciaux car je pense qu’elles ne sont ni nécessaires ni efficaces, Il n’en demeure pas moins vrais cependant que les efforts que la large partie des Congolais mettent en œuvre restent inscrit dans le cadre de l’intérêt du Congo. Il me semble donc qu’il eut été plus juste de parler des relations détériorées (presqu’hostiles) entre le gouvernement Congolais et la Diaspora Congolaise, surtout celle d’Europe.
Minimiser les efforts de la diaspora est injuste parce que les Congolais de l’étranger contribuent jusqu’à 1Milliard de dollars américains par an en rémittences. Cette somme est plus élevée que toutes les aides au Congo réunies (Hormis le budget exorbitant et peu justifiable de la Monusco) et est équivalente a près du 7eme du budget national. C’est une contribution qui va presqu’entièrement aux familles et est utilisée essentiellement à l’éducation et à la santé, deux domaines ou le Gouvernement Congolais traine encore la pâte.
Pour finir, je voudrais donner mes raisons à moi pour lesquelles le Gouvernement Congolais doit absolument tender la main aux Congolais de la Diaspora:
- Ils sont parmi les rares Congolais de ma génération à savoir ce qu’un pays NORMAL est et comment il fonctionne. Avec près de 20 ans d’instabilité, la plupart des Congolais de ma génération n’ont jamais expérimenté la paix, la sécurité, un gouvernement responsable etc.
- Ils ont un niveau d’éducation supérieur à la moyenne nationale, couplé d’une expérience pertinente dans leurs domaines professionnels respectifs, quels qu’ils soient.
- Ils font montre d’une grande capacité organisationnelle aux niveaux de leurs villes respectives. Il est vrai qu’une plateforme continentale voire globale est encore à mettre sur pied, mais cela viendra avec le temps
- Certaines cellules de la diaspora ont l’influence médiatique et diplomatique nécessaire pour promouvoir les intérêts Congolais en matière sécuritaire, économique, culturel etc. Ceci est un aspect non négligeable quand vient la question de l’image du Congo à l’étranger.
- Avec leur contribution relativement importante à l’économie nationale, les Congolais de la diaspora représentent une source de capitaux non négligeable pour qui veut investir dans le secteur bancaire, mais aussi pour tout investissement privé. (par exemple la libéralisation/innovation du secteur des assurances et des fonds des retraites pourrait voit l’émergence des fonds avec contribuables a l’étranger, bénéficiaires au Congo)
J’accueille donc avec une grande joie l’initiative de la table ronde et j’espère, en tant que Congolaise, avoir la chance de contribuer aux échanges et au renforcement des relations entre le Gouvernement du Congo et la Diaspora Congolaise. Unis dans le sort, unis par l’effort !