6 Nov 2013

Intégration forcée ou développent transfrontalier?

Le M23, a été mis hors d’état de nuire par les FARDC. Plusieurs facteurs expliquent cette agréable surprise : Le changement à la tête du Commandement des FARDC, le soutient populaire aux actions des FARDC, la présence et le soutien de la Brigade de l’ONU, mais aussi des causes diplomatiques telle que la pression des congolais sur les dirigeants Américains et Britanniques, leur demandant d’imposer des sanctions au Rwanda, et de faire peser des menaces au cas où ils interviendraient pour renforcer les M23, comme ils en avaient pris l’habitude. Ces éléments mis ensemble ont garanti le succès des opérations des FARDC contre le m23.


Les canons sentent encore la poudre que déjà les “experts en DRC” parlent d’intégration économique. Certains assurent que la taille du Congo est telle qu’il serait « absurde » de ne pas intégrer le Kivu au sein de l’East African Community (EAC) avec Le Rwanda et l’Uganda. Il est pertinent de souligner au passage que l’implication de ces deux pays dans la guerre au Congo est un fait établit. Quelles incentives les Etats Unis font-ils miroiter au Rwanda pour soutenir les efforts de paix ? Plusieurs « spécialistes de la guerre au Congo » ont récemment proposé l’intégration économique, et certains ont carrément pointé ver l’intégration du Kivu au sein de l’EAC (dénoncée par quelques Congolais comme étant une balkanisation économique). Depuis les accords d’Adis Abeba, l’implication du Rwanda au sein de cette communauté a connu un zèle sans précèdent, positionnant le pays parmi les décideurs principaux. Au sein de l’EAC le Rwanda, l’Uganda et le Kenya font partie de « la coalition des enthousiastes », dont la Tanzanie et le Burundi se trouvent exclus.


Récemment, pour des raison différentes et parfois de querelle personnelles entre leaders, les relations diplomatiques entre le Rwanda et la Tanzanie d’une part, et le Rwanda et l’Afrique du Sud d’autre part se sont détériorée. Pendant ce temps, les trois Etats ayant contribué a la Brigade d’intervention de l’ONU (FIB) sont le Malawi, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, tous trois membres actifs de la Southern Africa Development Community (SADC) dont le Congo fait egalement partie. Cette communauté a joué un rôle diplomatique important, en compétition avec la CIRGL. C’est vers une plus grande implication de la RDC au sein de cette communauté que la Tanzanie et l’Afrique du sud poussent.

Ces deux communautés (EAC d’un cote et SADC de l’autre) tirent chacune la couverture de leur côté espérant ainsi devenir des partenaires de taille dans l’économie Congolaise. Cependant, la situation au Congo n’est pas si simple. Une quelconque intégration devrait être soigneusement analysée avant d’être adoptée. Toute intégration visant à compenser ou à récompenser l’implication d’un pays dans la guerre au Congo serait une invitation à la surenchère. D’aucun pensent donc que ni la Tanzanie ni le Rwanda ne devraient définir les préférences de partenariat en lieu et place des Congolais.

La situation fragile des provinces du Nord et Sud Kivu demande de sérieux efforts de consolidation de la paix. En même temps que la mise en place d’une justice transitionnelle pour mettre fin à l’impunité dans la sous-région, il est important que le gouvernement Congolais se focalise au rétablissement de l’autorité étatique sur l’ensemble du territoire national avec un focus particulier sur les zones récemment « libérées ». Les différences entre les pays de la sous-région et la RDC en termes de sécurité, PIB, de capacité étatique, de richesses naturelles et d’emplacement géographiques sont telles qu’aucune intégration dans ces conditions ne saurait bénéficier aux Congolais.

L’intégration économique avec comme objectif a long terme la suppression des frontieres pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes, un gouvernement et une monaie unique, n’est souvent possible qu’entre pays de niveau similaire en développent humain, économies et de potentiel semblable en ressource naturelle. Cependant, certains mécanismes existent pour faciliter l’intégration des pays aux potentiels différents. Ceux-ci préconisent généralement que les pays les moins lotis naturellement développent des capacités de infrastructures de valeur ajoutée et une main d’ouvre spécialisée et compétitive. De l’autre côté, les pays aux ressources abondantes doivent se focaliser sur leurs gouvernance, leurs système de collecte des taxes, leurs sécurité et leurs développent humain. La mise en place des conditions propices permettant une intégration réaliste prendra encore quelques années. Inutile donc aux « puissances Etrangères » et à leurs flatteurs de pousser le Congo dans cette direction. En attendant, je propose une alternative à l’intégration économique : Le développent des infrastructures transfrontalières.

Avec un pareil developpement chaque Etat garde l'etanchté de ses frontieres, percoit les taxes douaniere et visas, mais a la liberté de decider quel traité adopter ou rejeter sans se voir dire qu'il "manque d'enthousiasme". Puisque les provinces de l’Est du Congo sont territorialement verrouillées (land locked), il est important d’ouvrir le Katanga et le Sud Kivu aux ports de Mombasa et Dar Es Saalam. Un exemple de cette ouverture serait via les routes et chemins de fer Kenyans, Ougandais et Rwandais, et/ou Dar Es Salam via les routes et chemins de fer Tanzaniens, Burundais et Congolais, et leurs ports de Kigoma, Uvira et Kalemie (cet exemple totalement fortuit ne vise pas à séparer sciemment « les enthousiastes » des autres pays) En plus de ces efforts sous régionaux, chacun des pays devra développer ses infrastructures de transport au niveau interne. Le Congo reliera par exemple la province du Maniema au port de Kalemie ou d’Uvira. Le port fluvial de Kisangani pourrait être relié par route à la ville frontalière d’Aru etc.

Plusieurs pays de la sous-région souffrent du manque d’électricité. Ceci limite leur capacité à accueillir des industries qui pourraient générer de l’emploi. Il y a pourtant un fort potentiel humain et hydroélectrique qui pourrait être soit à cheval entre deux ou plusieurs frontières (Ruzizi) ou être dans un pays avec possibilité cette consommation dans un autre pays (le Grand Inga etc servant les industries minieres de la SADC). Ce sont là certains exemples de la création des infrastructures transfrontalières.
L’avantage qu’a cette deuxième option sur la première est qu’elle permet constructivement de gagner le temps nécessaire pour une remise à niveau, et potentiellement pour un changement de leadership dans certains pays de la sous-région.

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